Et si on parlait santé ?

A l’occasion de la Journée internationale de la Santé, Atout Plus revient sur les dangers du stress au travail et ses conséquences sur la santé générale des travailleurs, grâce à l’expertise et l’expérience de notre psychologue clinicienne.

La redéfinition du rôle du travail et son impact direct sur la santé

Depuis plusieurs décennies, on observe une mutation du monde du travail et de son rôle dans la vie des travailleurs. En effet, le travail occupe aujourd’hui une place primordiale pour notre épanouissement personnel. Travailler n’est plus seulement une source de revenus, mais doit aussi être source d’épanouissement, comme le pensent 77% des français. De manière plus globale, le travail aurait en fait un rôle important à jouer dans notre état de santé général.

En 2017, lors d’une étude menée par la CFDT, 30% des français estimaient que le travail, c’est la santé.

Travail et santé sont aujourd’hui des synonymes : l’un ne va pas sans l’autre. Le travail remplit des fonctions psychologiques et sociales vitales pour l’individu et occupe une place non négligeable pour la bonne santé de ce dernier. C’est un acte productif dans la mesure où il est celui d’un homme ou d’une femme qui se produit, qui produit de nouveaux liens, qui produit du contexte, en même temps qu’il produit des biens ou des services pour les autres. Travail et santé se tricotent, rendant impossible d’agir sur l’un sans agir sur l’autre. C’est pourquoi les détresses psychologiques auxquelles les salariés peuvent faire face ne sont pas à prendre à la légère. Lors d’une étude menée en 2017 par la CFDT, 36% des interrogés disaient avoir déjà fait un burn-out. Le travail occupe une place telle, qu’il peut aussi être à l’origine d’une dégradation sérieuse de la santé psychologique des travailleurs. Pour de nombreux psychologues, les détresses psychologiques liées au travail sont aujourd’hui une réalité préoccupante qu’il ne faut pas négliger. Les différentes vagues de suicides qu’a connu France Télécom, devenu Orange, en 2008 puis en 2013 et 2014, nous rappellent les conséquences dramatiques – voire irréversibles – d’un mauvais état de santé au travail. La France entière, secouée par ces événements, avait alors opéré une prise de conscience générale sur les besoins de prévenir ces risques.

Pourquoi évaluer la santé psychologique de vos employés ?

Les entreprises doivent se préoccuper de la santé psychologique de chaque salarié pour deux raisons principales. Premièrement, notre société fait face à une tendance sociétale de fond, perceptible depuis les années 1960, qui consiste en une élévation des exigences de bien-être au travail de la part des travailleurs. Les entreprises ne peuvent ignorer ce phénomène et doivent maintenant composer avec lui, afin de garder leurs talents en interne et de leur fournir un cadre de travail à la hauteur de leurs exigences. Un cadre de travail agréable favorise, en effet, la rentabilité de l’entreprise, la bonne santé au travail et l’efficacité des salariés. Ces derniers sont alors plus aisément à la recherche de challenges personnels, développent une certaine curiosité d’esprit et une adhésion évidente aux valeurs de leur entreprise dans laquelle ils manifesteront de l’intérêt pour les autres salariés, créant ainsi un esprit d’équipe. Il en résulte alors une réduction du stress, de la démotivation, de l’apathie et de l’absentéisme. La seconde raison pour laquelle chaque entreprise doit porter une attention particulière à la santé de ses salariés est un paramètre bien plus pragmatique. En effet, la « non-santé » au travail a un impact financier non-négligeable : elle est coûteuse pour une entreprise. Cela représente 2 à 3 milliards d’euros par an en France et 50% à 60% des journées de travail perdues en Europe (chiffres INRS 2008).

 « Moi ? Voir un psy ? Jamais ! Je n’en ai pas besoin ! »

Qui n’a jamais entendu ou prononcé ces quelques mots ?! Le refus de consulter un professionnel de la psychologie vient très souvent du fait que nous estimons ne pas en avoir besoin. Il est donc du ressort de l’entreprise de mettre à la disposition de ses employés un professionnel de la psychologie qui saura détecter les éventuelles détresses psychologiques liées au travail – et que l’individu ignore le plus souvent lui-même par déni, dénégation ou refoulement. Ces mécanismes sont des mécanismes de défense contre l’angoisse dépressive, la perte d’objet ou le stress. Découvrez dans cette vidéo quels sont les symptômes d’un burn-out ! 4 employés sur 10 considèrent que le stress n’est pas assez pris en compte sur le lieu de travail d’après une étude de la CFDT menée en 2017. Dans ce contexte, le rôle du psychologue est de donner les moyens à ceux qui travaillent de développer leur pouvoir d’agir sur l’organisation du travail.

Concrètement, comment évalue-t-on la santé de ses employés ?

L’évaluation de la santé au travail se fait à l’aide de différents outils. Il peut s’agir :

  • D’entretiens cliniques renouvelés tant que le salarié ne parvient pas à communiquer clairement sur les motifs de sa souffrance au travail en cherchant des issues et des dénouements positifs ; le psychologue n’est qu’un médiateur pour le salarié. Il n’est pas un apporteur de solutions clés en main.
  • D’outils psychométriques de psychologie tels que le TAT ou le RORSCHAH par exemple. Le psychologue clinicien fait ensuite des interprétations pour poser un diagnostic suivant le DSM V, un diagnostic de santé mentale.
  • D’outils psychométriques de psychologie du travail tels que les tests SOSIE et le MOTIVA. ATOUT PLUS est d’ailleurs le seul établissement à posséder ces deux outils en Nouvelle Calédonie.

Le stress au travail étant un phénomène de plus en plus répandu, il est important d’y accorder une attention particulière car c’est une grandeur facilement et scientifiquement quantifiable. Analyser de manière claire et précise l’état de stress d’un salarié permet d’en comprendre les causes : démotivation, dépression, surmenage, harcèlement moral, harcèlement sexuel, poste inadapté …

Comment prévenir le stress au travail ?

Des actions collectives sont la première étape de prévention de la dégradation de la santé au travail. Il doit s’agir d’une implication de la part de la Direction, mais aussi des instances de représentation du personnel et enfin des salariés. Chaque membre d’une entreprise doit jouer un rôle pour favoriser la bonne santé au travail. Cette implication de la part de toutes les personnes concernées doit s’articuler autour de plusieurs étapes :

  • Evaluer le stress au travail et récolter des données pertinentes sur l’état de stress des salariés
  • Trouver les facteurs de stress dans l’entreprise à l’aide de différents outils tels que l’observation d’un poste de travail, des entretiens cliniques, des tests, des questionnaires…
  • Mettre en place un plan d’actions précises
  • Evaluer l’efficacité de ce plan. Il s’agit ici d’évaluer le niveau de stress de manière régulière pour mettre en place des actions correctives en cas de besoin.

Des actions individuelles peuvent aussi être menées afin de prévenir au mieux la « mauvaise santé » au travail. En ce sens, chaque individu peut avoir recourt à des coachings personnalisés, des thérapies brèves, à des bilans de compétences pour opérer une réorientation sur un autre poste plus adapté au salarié, ou encore à des formations afin d’acquérir les clés d’une bonne gestion du stress en environnement professionnel. Le bien-être au travail au travail passe aussi et presque essentiellement par une bonne gestion du temps, la priorisation des tâches quotidiennes et un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Atout Plus Groupe dispense par exemple les formations suivantes :

  • Gérer son stress pour gagner en efficacité
  • Gérer son temps et ses priorités
  • Développer son « Personal Branding »

– Article rédigé par Myriam SIMON